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nos activités, nos rencontres

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John*, 17 ans, Afghanistan
*nom d'emprunt

"Quand on est seuls on se remémore les moments douloureux, c'est comme si on devait revivre nos périples à chaque fois" Un échange émouvant avec John*, un afghan attachant qui nous raconte son quotidien.

l'histoire de John

7 septembre 2022, Jeunes-Rives, Neuchâtel

 

    Lors de notre première activité, nous avons eu la chance d’entretenir un échange très intéressant avec l’un des MNA du CFA de Boudry qui a accepté que nous retranscrivions cette conversation. Ce jeune, qui a fui l’Afghanistan, réside depuis le mois de juillet au centre de Boudry. 

Que penses-tu des activités que nous organisons entre les jeunes neuchâtelois et les jeunes du centre de Boudry ? 

    Je pense que c’est génial que vous pensiez à nous. La vie dans le centre n’est pas toujours facile et nous sommes contents de pouvoir penser à autre chose de temps en temps. 

Qu’est ce qui n’est pas simple dans la vie au centre ? 

    Le centre essaie d’organiser des activités pour que l’on ne s’ennuie pas trop, mais à part les cours de français nous ne sommes pas très occupés, et quand nous nous ennuyons, nous faisons que penser aux horreurs que nous avons vécues. Moi je suis déjà plus grand, mais mon petit frère est toujours triste et pleure souvent car il veut voir notre maman. Et puis nous sommes très fatigués, nous sommes une dizaine dans les dortoirs et il y en a toujours qui veulent parler, qui pleurent ou qui ne dorment pas.       

    Nous avons aussi quelques problèmes avec la nourriture, vous voyez, ce n’est pas la nourriture à laquelle nous sommes habitués, et en dehors des repas, tout ce qui est à notre disposition sont des fruits qui ne sont pas frais. On aimerait bien avoir des biscuits ou d’autres choses à manger mais il faudrait que l’on achète nous-mêmes mais n’avons pas assez d’argent. 

Est-ce que tu serais d’accord de nous expliquer ce que vous avez vécu ?

    Moi j’ai eu de la chance, je suis venu en bateau. Nous sommes partis nombreux sur une toute petite barque et pendant 6 jours nous étions tellement serrés que nous ne pouvions même pas bouger. La plupart des migrants n’ont pas eu cette chance ; je connais des gens qui ont dû marcher pendant plus de deux mois pour arriver ici, beaucoup sont morts durant le trajet. Nos proches sont décédés, nous avons dû laisser ceux qui ne l’étaient pas dans notre pays. 

Est-ce qu’il y a quoique ce soit que nous pouvons faire pour vous ? 

    Le fait que vous organisiez des activités est déjà beaucoup ! ça nous permet de penser à autre chose et de rencontrer d’autres jeunes. C’est difficile pour nous de se faire des amis qui ne viennent pas du centre. J’ai déjà dit à Denise que je voulais venir à votre prochaine activité ! 

Merci beaucoup ! et on espère à tout bientôt ! 

            Merci à vous, ça nous touche beaucoup. 

(traduit de l'anglais)

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que c'est beau d'être désorganisés

Nous, ainsi que l’accompagnatrice des MNA avec qui nous planifions les rencontres, sommes comme qui dirait désorganisées…

Mercredi 15 mars 2023, nous avions tous rendez-vous devant la patinoire du littoral, avec 7 jeunes du centres et 5 lycéens. Mais une fois devant la patinoire nous avons réalisé que la saison de patinage était déjà terminée. Il nous a fallu de toute urgence une solution pour que l’activité ne tombe pas à l’eau ; nous avons alors loué des vélos pour tout le monde et sommes partis faire un tour le long du lac de Neuchâtel.

Les 7 jeunes du centre de Boudry étaient des adolescents qui venaient d’Afghanistan et pour la plus part ne parlait pas anglais. Seul le plus jeune, qui avait 14 ans, comprenait l’anglais puisque pendant son voyage jusqu’ici, il a eu le temps de l’apprendre en France, et donc nous a permis de communiquer quand il le fallait. Malgré tout, la barrière de la langue ne se faisait pas ressentir : Eux comme nous, nous voulions passer un bon moment, rigoler, jouer… Sur nos vélos, accompagnés de chants ou de musique afghane, le piste de vélo était devenu une piste de course, un terrain de jeu. Alors bien que nous ne parlions pas la même langue, cet après-midi nous a vraiment démontré que bien que nos histoires soient différentes, nous avons les mêmes envies et intérêts, nous sommes tous des ados qui veulent passer un moment agréable, sortir du quotidien et juste déconner sans se soucier du reste.

Nous étions tous déçus lorsque la rencontre a dû prendre fin, mais le sourire aux lèvres, on s’est promis qu’on se reverrait tous très vite lors d’une prochaine sortie.

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